SMART BUILDING : une réalité Urmet / Yokis
Interview de Pascal Perrin, directeur opérationnel d’Urmet France / Yokis, leader français de l’interphonie, contrôle d’accès, smarthome et vidéosurveillance.
Connecter le résident à son habitat c’est le défi technologique d’Urmet France.
Comment résumeriez-vous en 3 mots-clés le « Smart Building » ?
Confort – Convergence – Intégration. C’est pour moi le cheminement qui va du résident, avec le confort dans son logement, le « smarthome », vers la convergence des technologies dans le bâtiment, le « smartbuilding » et enfin l’intégration du bâtiment dans l’environnement au sens large, la « smartcity », voire le « smart territory ». Urmet intervient bien évidemment sur les deux premiers points et dans une moindre mesure sur le dernier.
Qu’est-ce qu’un habitat connecté ? Quelles sont les répercussions sur notre quotidien ?
L’habitat, mais surtout le résident connecté, c’est l’ultime maillon d’une intégration logique des individus avec leur environnement. En effet, l’appartement s’inscrit dans un faisceau de communications qui va du logement vers le bâtiment, lui-même inséré dans un tissu urbain relié naturellement à des réseaux physiques (la rue, le parc etc…) mais aussi à des réseaux techniques et informatiques (les égouts, l’électricité, le téléphone et maintenant la fibre).
Depuis de nombreuses années, ces réseaux sont pensés en cohérence. Les urbanismes développent des projets où les mobilités, les connexions techniques simplifient le quotidien des habitants des villes et des villages. Cela facilite à tous un accès par exemple aux espaces verts, aux réseaux de circulation, au tout-à-l’égout ou au chauffage urbain. Les bénéfices sur l’environnement sont clairs et partagés. Il en est de même aujourd’hui pour l’accès à des réseaux moins tangibles mais qui offrent aussi un confort de vie et s’inscrivent surtout dans une démarche responsable.
Le logement connecté, c’est la possibilité de répondre à de nombreuses interrogations et d’avoir des échanges d’informations entre le logement et l’immeuble, l’immeuble et ses gestionnaires, l’immeuble et son environnement global. Ces questions peuvent bien sûr s’appliquer aussi bien à l’unité du logement ou à l’immeuble dans son ensemble. Et elles concernent tous les moments de vie : le confort, la sécurité, les consommations d’eau ou d’énergie. Quelques exemples : est-ce que je peux consommer moins d’électricité ? Est-ce que je produis de l’énergie ? Est-ce que ma consommation est correcte par rapport aux autres ? Mon isolation est-elle efficace ? Mes issues sont-elles protégées ? Qui peut entrer ou sortir, et quand ? Qui peut intervenir pour m’aider ?
Pouvoir resté connecté au logement et à l’immeuble, adresser et recevoir de l’information en temps réel, piloter à distance permet donc de réguler les consommations, les allers et venues, déclencher des alertes, porter assistance, bien vivre ensemble.
Si le Smart Building apporte une valeur ajoutée à notre confort de vie en général, ne participe-t-il pas en parallèle à entraver nos libertés individuelles ?
Nos lois françaises ou européennes, les normes, mais aussi le sens commun, permettent presque naturellement de fixer les limites. S’il restait quelques zones floues, depuis le 25 mai 2018, la RGPD (règlement européen sur la protection des données, ndlr) a fixé un peu plus les contours. Dans ce cadre, le Smart building n’est donc pas aussi intrusif que l’on pourrait croire. Pourrait-on aujourd’hui se passer des systèmes de CCTV urbains, pourtant en leur temps décriés, et maintenant si utiles en cas d’attentat ou d’incident civique ? Il faut savoir utiliser ces technologies pour ce qu’elles ont de bénéfiques : nous aider à réduire ou adapter nos consommations énergétiques en éteignant toutes ses lumières en un seul clic sur l’interphone en sortant de chez soi, avoir plus de confort de vie et de sécurité en ayant la possibilité d’ouvrir sa porte ou actionner les volets roulants même si on est cloué au lit, vérifier si les enfants sont bien rentrés à la maison, etc… Tous les systèmes développés par Urmet et Yokis sont sécurisés, les données protégées et non commercialisées, nos clients qu’ils soient bailleurs, promoteurs ou syndics sont exigeants sur ces points, ils ont raison.
Quelle est précisément l’activité Urmet France / Yokis ?
L’enjeu du Smart Building, c’est cette convergence des technologies qui va permettre à toutes les fonctionnalités déployées dans l’appartement ou l’immeuble de dialoguer entre elles. Le développement, depuis 90 ans du groupe Urmet dans le monde et en France est déjà basé sur ce constat de l’importance de proposer une solution globale pour le confort et la sécurité. Nous concevons et fabriquons donc l’ensemble des systèmes de sécurisation : interphones, centrales de contrôle d’accès, bouton, gâche, caméras mais aussi les solutions logicielles d’administration pour les gestionnaires comme pour les résidents.
Fondé en Italie en 1937, Urmet Group est aujourd’hui présent dans 67 pays. Le groupe Urmet France regroupe 6 sociétés, avec trois pôles industriels et plus de 70 ingénieurs en R&D. Pour l’interphonie et le contrôle d’accès, FDI Matelec produit en Vendée ; Castel et MWS, à Saumur, développent et produisent pour les besoins spécifiques du secteur tertiaire avec une forte expertise sur les domaines carcéral et hospitalier. Yokis, dont l’usine est à Cholet, a rejoint le groupe en 2014. Ses micromodules radios ou filaires permettent le pilotage à distance de tous les appareils électriques. L’intégration des modules dans l’interphonie était une démarche évidente qui s’inscrivait dans le souhait d’Urmet d’être un acteur du smarthome : depuis son interphone vidéo, son smartphone ou encore ses assistants vocaux, le résident peut contrôler le chauffage, les volants roulants, l’éclairage, les caméras et bien sûr ouvrir la porte !
Quelles sont les offres les plus innovantes d’Urmet / Yokis pour améliorer notre confort de vie ?
Nous pensons nos solutions pour répondre aux attentes et faciliter l’installation puis la gestion et enfin l’utilisation de toutes les technologies mises en œuvre dans le smartbuilding. Côté installateur : des app et des services : l’app YokisPro, par exemple, permet, avec une interface graphique hyper simple de paramétrer l’équipement domotique complet pour un logement ou tout un immeuble en quelques heures. Côté gestionnaire notre plateforme en ligne VisiosoftWeb est la véritable colonne vertébrale du système. Elle permet de gérer à distance en temps réel toute l’interphonie, le contrôle d’accès d’un ou de plusieurs bâtiments : créer les noms dans l’interphone, gérer les droits, diffuser des messages sur les écrans de hall ou de l’interphone, activer la vidéo surveillance. Enfin, côté résident utilisateur, l’app YnO, pour ne citer qu’elle, c’est vraiment le poste de pilotage de la maison, totalement paramétrable et personnalisable, elle permet, depuis le smartphone, d’activer tous les équipements.
Pouvez-vous nous présenter le HomeBook System ?
C’est notre solution d’interphonie la plus complète. Elle offre, via le poste vidéo dans l’appartement, ou les smartphones, des fonctionnalités de communication (intercommunication, messagerie instantanée, transfert d’appel gardien), de confort (domotique, contrôle énergétique), de sécurité et de maintenance (remontée d’alertes). Sa compatibilité avec le Wiser Link et Home Lynk Solution Smart Confort de Schneider Electric est l’illustration parfaite de cette nécessaire convergence de savoirs faire pour un immeuble connecté et intelligent où, aussi bien les résidents que les gestionnaires, peuvent maîtriser leur impact environnemental. Les promoteurs et les bailleurs qui ont choisi cette solution en sont conscients.
Comment Urmet France intervient dans le BIM (Building Information Modeling) ?
Le système d’interphonie, et plus largement de sécurité, doit être pensé et prescrit dès la conception du bâtiment en fonction des usages et des services qu’on en attend. Nous allons donc mettre à disposition des concepteurs architectes et bureaux d’étude, dans les prochains mois et les prochaines années, les bibliothèques d’objets BIM nécessaires. Les technologies déployées sont efficaces et durables si elles sont pensées très en amont en se posant les bonnes questions : quel est le profil des résidents (copropriétaires, locataires, professions libérales, commerces, personnes à mobilité réduite ou handicapées), quels sont les accès à sécuriser (porte, garage, cave, local vélos), sont-ils très distants les uns des autres ?, Quels sont les interconnexions ou les réseaux nécessaires, filaires ou non filaires ? Que souhaite-t-on piloter et par quels moyens (chauffage, ouvrants, lumières) ? Quelles remontées d’information attend-on du logement ou du bâtiment ? Ce travail de recueil des besoins est essentiel pour faire les bons choix, et nos solutions interopérables laissent cette latitude indispensable pour que tous nos interlocuteurs soient satisfaits.