Humidité : la performance hygrométrique des parois en rénovation
La rénovation énergétique passe aussi par la performance hydrométrique
Après les aides de Ma Prim Rénov, le Crédit d’Impôt Transition Energétique, de l’ANAH (Agence Nationale de l’Habitat), le gouvernement prolonge les aides à la rénovation énergétique.
Pour un bâtiment neuf ou un ancien en rénovation, l’un des facteurs de la performance énergétique et du confort des habitants sera la performance hydrométrique, c’est à dire la capacité à éviter d’accumuler de l’humidité dans le bâtiment. L’essentiel se joue sur les parois. Dans toute paroi, des transferts de chaleur et vapeur d’eau ont lieu. Il peut s’agir des murs bien sûr mais aussi du toit, du plancher, d’une vitre…
Une norme ISO 13778 utile mais difficile à appliquer en rénovation
La norme ISO 13778 définit les méthodes permettant de calculer :
- La température minimale que devra conserver la paroi intérieure d’un bâtiment ou d’un composant pour éviter le développement de moisissures
- Le risque de condensation dans la masse, propice à l’apparition de moisissure. Il est à noter que la méthode mentionnée dans la norme ignore certaines propriétés, telles que la variation des propriétés des matériaux en fonction de l’humidité ou l’absorption par capillarité (remontées).
- Le temps de séchage de l’eau située entre deux couches de matériaux (typiquement, un mur).
L’objectif est de donner des bases pour limiter le risque de migration de vapeur d’eau dans le bâti et la condensation dans les parois.
La méthode Glaser pour une première approche
Cette norme est efficace et juste physiquement, mais elle est surtout utile pour du neuf et pour valider la qualité technique d’un produit ou d’une installation. En rénovation, c’est l’un des points les plus difficiles à aborder. On utilisera plutôt la méthode Glaser, une méthode rapide pour obtenir le point de rosée et calculer la potentielle condensation d’une paroi selon les couches de matériaux dont elle est constituée.
Wufi Pro pour une simulation plus précise
On utilisera ensuite en général un logiciel comme Wufi Pro pour simuler les phénomènes de transferts hydrométriques dans les parois, à horizon long (décennies). Selon la ville d’emplacement, le logiciel appliquera différentes hypothèses de climat, de température et d’humidité relative pour déterminer la façon dont la paroi va réagir à l’humidité. Teneur en eau, point de rosée… couche par couche, il permet
Quand la rénovation lourde est impossible, quelques solutions d’évacuation de l’humidité
L’idée principale est de travailler sur l’imperméabilité de l’air, mais la perméabilité de la vapeur. C’est à dire que l’air ne doit pas entrer, mais la vapeur doit pouvoir perspirer à travers la paroi. Pour cela, on travaillera sur l’étanchéité (éviter la condensation convective), tout en assurant une bonne ouverture sur la face extérieure de la paroi, ce qui aura l’effet d’évacuation recherché. Il existe par exemple des isolants pare-vapeur ou freine-vapeur qui peuvent remplir ce rôle.
Enfin, puisque la rénovation à visée thermique et hygrométrique n’est pas toujours rentabilisée lorsqu’il s’agit d’un lieu rarement occupé, tel qu’une cave ou un garage. Il est alors plus rentable, en dernier recours, d’utiliser une solution d’appoint tel un assécheur d’air (déshumidificateur) à dessication ou à compresseur, qui pourra offrir un niveau de confort suffisant sans engager de coût important.