Covid-19 : La mutation de l'immobilier de bureau
Depuis le début de la crise sanitaire il y a maintenant un an, de nombreux secteurs ont connu des évolutions majeures. Et l’immobilier de bureau a en effet été impacté par la réalité des confinements et par l’essor du télétravail.
Vers la fin du bureau traditionnel ?
Le bureau est désormais au cœur de toutes les problématiques stratégiques des entreprises. Le rôle du bureau va en réalité au-delà de fournir un local pour effectuer une activité. Depuis la pandémie, sa fonction de hub social a été mise en valeur.
En effet, la majorité des entreprises françaises ont adopté le télétravail. S’il a permis d’assurer la continuité de l’activité, il présente quand même quelques inconvénients, notamment au niveau des échanges et de la communication. Certains salariés ne sont pas favorables à un rythme de télétravail à 100%. Sur le long terme, les entreprises se dirigent vers un rythme hybride avec 2 ou 3 jours de télétravail par semaine.
Contrairement aux idées reçues, le télétravail n’a pas tué le bureau. Au contraire, il a fait ressortir sa fonction essentielle qui est de réunir les collaborateurs. Télétravail et bureaux ne sont pas antonymiques. Les bureaux sont repensés par les entreprises, qui recherchent désormais des locaux agissant comme de véritables lieux de vie. Des lieux où seront favorisées les interactions sociales.
Le bureau n’est donc pas mort, cependant les habitudes des salariés ont profondément changé. L’offre de bureaux a donc été complètement redessinée pour répondre aux nouveaux besoins des entreprises. Il ne s’agit plus d’offrir de nombreux mètres carrés, mais plutôt d’améliorer la vie des salariés au bureau. Cela se traduit par des bureaux moins grands, mais mieux équipés, plus verts et mieux placés.
Quel avenir pour les espaces vides ?
Le quartier d’affaires de La Défense à Paris, l’un des plus grands marchés de bureaux européen, affiche une baisse de fréquentation de 40%. Nombreuses surfaces de bureaux ont été désertées depuis l’apparition du Covid-19 et le développement du télétravail. La question que l’on se pose actuellement est : que va-t-on faire de ces surfaces de bureau inutilisées ?
Selon Marie-Laure Leclercq de Sousa, porte-parole et directrice du département Conseils et Transactions locatives chez JLL France, interviewée par Djamel Mazi sur France Info, « le télétravail va avoir un impact sur 30% des surfaces occupées par les entreprises« . Les surfaces de bureaux inoccupées ne devraient pas le rester très longtemps. Marie Laure Leclercq de Sousa indique que le taux de vacances sur le stock de bureaux en France est loin d’être catastrophique.
La part de bureaux vides va permettre aux investisseurs de restructurer leurs immeubles et de prendre en compte le décret tertiaire pour diminuer leurs consommations énergétiques. Des réflexions autour des différents parcs de bureaux inoccupés, notamment dans les grandes métropoles, sont en œuvre. Certaines surfaces pourraient être transformées en logements ou en résidences étudiantes.
Les professionnels de l’immobilier d’entreprise réfléchissent à quel va être le monde des bureaux de demain.
Source : « L’effondrement de l’immobilier d’entreprise » JLL France, Youtube