Développement des smart grids : Quels enjeux, quels impacts?
La réalité d’un nouveau Japon
Les problèmes liés aux émissions de gaz à effet de serre se font de plus en plus nombreux. Les smarts grids, réseaux d’électricité intelligents qui optimisent les moyens de production d’énergies par rapport à la consommation de l’utilisateur, apparaissent clairement comme une des solutions. Parmi les pays ayant opté pour cette solution, nous pouvons citer le Japon. En effet ce pays très peuplé avec un niveau de vie très élevé est un gros consommateur d’énergie sans ressources internes en énergies fossiles.
Suite à l’arrêt de la production des centrales nucléaires après la catastrophe de Fukishima, le Japon a dû chercher très vite des solutions à cette situation énergétique. En effet son secteur énergétique dépend actuellement à plus de 92,5% des importations en énergies fossiles. Avec le lancement du projet « Japan Smart City », tout un programme de sensibilisation auprès du public a été déployé sur les raretés des ressources ou encore de l’impact environnemental. Le Japon a compris qu’avec l’adhésion massive de l’ensemble des consommateurs tout serait possible.
Le « Japan Smart City » consiste au lancement de 4 grands projets de réseaux intelligents dans différentes villes Japonaise :
- Yokohama Smart City Project: plus de 4 000 bâtiments sur une superficie de 435,17 km².
- Toyota City Low-carbon Society Verification Project : près de 130 bâtiments et 4 000 véhicules de nouvelle génération concernés, avec un objectif de 61,2% de production d’énergie renouvelable.
- Kita-Kyushu Smart Community Project : 225 logements et 50 immeubles de bureaux impliqués dans l’installation de compteurs intelligents et de solutions de stockage correspondant à environ 800 kW.
- Keihanna Eco City the Next-generationEnergy and Social Systems : vise à gérer la consommation d’énergie afin de minimiser les émissions de CO2 tout en maintenant le niveau de confort des résidents.
La France, le bon élève en 2050…
Tout comme le Japon, la France travaille déjà pour améliorer son mix énergétique. Tout d’abord, la loi de transition énergétique qui nous permettra d’atteindre, d’ici 2030, près de 30% de production en énergies renouvelables. Et surtout, cette loi se base sur deux éléments clefs de réussite : une utilisation mesurée et intelligente de l’énergie alliée à une amélioration des performances des bâtiments, infrastructures et transports. Si le challenge est atteint, la France pourrait économiser jusqu’à 50% de sa consommation d’énergies.
Par ailleurs, dans un scénario où toute la production serait «made in France» à partir de 2030, génèrerai une économie de plus de 370 milliards d’euros. « Cela, en prenant en compte les dépenses engagées dans la transformation des secteurs de l’énergie, du bâtiment et des transports, mais aussi les économies réalisées sur la consommation et les importations d’énergie. » comme le cite le journaliste M. Pierre le Hir dans son article « La France pourrait produire 100% d’énergie renouvelable en 2050. » publié par Le Monde.
Si ces objectifs sont atteints en 2050, la France pourrait devenir « neutre en carbone » avec comme avantages une amélioration de la qualité de l’air, de l’eau et du sol.
Le défi des smarts grids est donc de gérer les énergies en informant en temps réel l’utilisateur du niveau de sa consommation. L’information doit avoir un effet de prise de conscience de l’utilisateur. Celui-ci pourra s’adapter en conséquence et ainsi améliorer sa consommation d’énergie. La gestion proposée par les smarts grids doit englober depuis le logement individuel jusqu’à la Ville Durable en intégrant la notion d’économie circulaire.
Les enjeux pour nous, Maitres d’Ouvrages et Maitres d’œuvre, sera d’analyser ces consommations et de proposer des solutions degestion d’énergie des bâtiments tout en assurant le confort de l’utilisateur et en diminuant notre empreinte carbone.
Monsieur Fernando Passarelli