BuildingMinds inspire de nouvelles résolutions ESG pour 2025

Publié par SE10 le

Building Minds

Le 17 décembre 2024, BuildingMinds a organisé son premier séminaire en France, un débat destiné aux gestionnaires d’actifs immobiliers sur le thème de l’amélioration de la performance ESG (Environnementale, Sociale et de Gouvernance). Cet événement a offert aux participants de nombreuses pistes de réflexion et d’action pour améliorer leur performance dans l’immobilier, un secteur qui représente actuellement plus de 10% du PIB de la France (EY, 2023).

« Il ne fait aucun doute que le secteur de l’immobilier détient la clé pour atteindre les objectifs du Net Zero et garantir que nos villes sont résilientes et durables. Cela a également mis en évidence l’opportunité pour le secteur de se réunir dans son ensemble, d’inspirer la collaboration et finalement de conduire le changement transformateur dont nous avons besoin de toute urgence », a commenté Tina Paillet, présidente de la RICS 2024. « Merci à BuildingMinds d’avoir organisé ce séminaire qui a donné aux membres de la RICS – qui font partie d’un organisme professionnel mondial de premier plan dans les environnements construits et naturels – l’occasion de débattre des questions auxquelles notre secteur est confronté et d’inspirer l’action. »

Succédant à Rudy Aernoudt, économiste, philosophe, auteur, chroniqueur, professeur aux universités de Gand et Nancy, les interventions principales de Tina Paillet, Présidente de la RICS, et Méka Brunel, Présidente de la Fondation Palladio, ont animé la première séquence d’une table ronde à laquelle se sont joints Virginie Wallut, Directrice de la recherche et de l’ISR Immobilier chez La Française Real Estate Managers, Émilie Jaskula, Global head of Office chez AXA IM Alts, et Thierry Laquitaine, Directeur de l’ISR chez AEW.

« La période que nous vivons est chahutée pour les fonds immobiliers et pour l’ISR, mais il est indispensable de continuer à faire preuve de convictions en veillant à mobiliser l’ensemble des parties prenantes. Pour ce faire, il est essentiel de parler un langage commun et de partager des KPI avec l’ensemble des acteurs sur toute la chaîne de valeur immobilière, » a commenté Virginie Wallut.

Hôtes de ce séminaire, Philippe Boyer, Directeur Relations Institutionnelles & Innovation, et Jean-Éric Fournier, Chief Sustainability Officer de Covivio, ont introduit et conclu les débats.

Le premier intervenant, Rudy Aernoudt, a rappelé à l’auditoire composé de gestionnaires d’actifs et d’investisseurs immobiliers que l’UE doit investir entre 4,4 et 4,7% de son PIB dans le secteur ESG (Environnement, Social et Gouvernance) pour atteindre ses objectifs, soit un total de 750 à 800 milliards d’euros, avec un déficit actuel de 300 milliards à combler par le capital privé.

C’est ainsi que se sont ouverts les débats de la table ronde intitulée « Transformer l’industrie immobilière : stratégie de développement durable et d’atténuation des risques », organisée par BuildingMinds, leader dans le domaine de la gestion immobilière durable. Cet événement a exploré des stratégies pratiques qui pourraient soutenir l’industrie dans la réalisation de ses objectifs.

Les discussions ont souligné l’importance cruciale de la mise en œuvre d’actions relatives à la stratégie environnementale dans un secteur représentant plus de 10% du PIB français, afin d’assurer que la conformité réglementaire ne soit pas la seule priorité. Bien que les émissions mondiales du secteur du bâtiment aient connu une augmentation moyenne de 1% par an depuis 2015, les investissements dédiés à l’efficacité énergétique ont enregistré une baisse de 7% entre 2022 et 2023. Cette tendance pourrait refléter l’opinion de 45% des participants à l’enquête internationale menée par BuildingMinds, qui ont indiqué que les coûts associés aux pratiques et matériaux écologiques constituent l’un des principaux obstacles à la croissance.

En décrivant l’alignement des perspectives financières et de durabilité au service de la décarbonisation du secteur immobilier, les propos introductifs du Prof. Aernoudt ont trouvé un écho auprès de nombreux participants.

Il a souligné : « Nous avons constaté qu’en Belgique, un marché confronté aux mêmes impératifs que la France, les entreprises du secteur immobilier doivent consacrer 3% de leur chiffre d’affaires au financement de leur transition. Environ 60% de ces entreprises disposent des ressources nécessaires pour réaliser cet investissement, tandis que 20% d’entre elles manquent de moyens pour effectuer des améliorations énergétiques ou investir dans un système de gestion de bâtiment (BMS). Néanmoins, les banques européennes, en particulier les françaises, deviennent de plus en plus exigeantes, notamment en ce qui concerne les critères ESG.»

Problème mondial, solutions mondiales

Les débats stimulants, animés par José Pereira, Directeur Commercial de l’Europe du Sud chez BuildingMinds, ont mis en évidence des exemples remarquables à travers l’Europe et au-delà, et ont présenté diverses solutions innovantes pour atténuer les risques associés au changement climatique.

Le premier exemple cité, concernant environ 85% de la ville de Rotterdam située sous le niveau de la mer, illustre parfaitement les mesures de protection contre les inondations mises en place dans cette ville néerlandaise. La discussion a mis en lumière la construction de quartiers flottants utilisant des matériaux réutilisables et recyclables comme une solution plus sûre et pragmatique par rapport aux barrières maritimes traditionnelles.

Une autre étude de cas s’est penchée sur la régénération de la ville de Bilbao, en Espagne, auparavant très industrialisée. La ville a démontré comment son renouveau a été réalisé en mettant l’accent sur l’amélioration des espaces verts, ce qui a contribué à une réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) de 38% entre 2005 et 2018 comme mentionné par Tina Paillet.

Enfin, le plan directeur zéro déchet de Singapour, un marché entièrement dépendant de l’importation de matériaux de construction, a été mis en avant comme un exemple illustrant la manière dont une économie circulaire peut fonctionner à grande échelle avec les incitations appropriées. Ce plan préconise la réutilisation des matériaux et l’incinération des déchets. Un des sujets clés abordés a été celui de la massification du reporting, soulignant que, bien que les obligations de reporting soient souvent perçues comme un processus nécessaire mais lourd, Virginie Wallut de La Française Real Estate Managers a suggéré que la principale vertu de cet exercice de reporting est la prise de conscience des problèmes prioritaires, conduisant à l’adaptation des choix d’action et à l’organisation de la mesure des avantages. Précisant que le reporting permettait d’élaborer un langage commun entre tous et que c’est malgré tout quelque chose de très important. Le résultat final étant d’éviter la « dispersion » des actions et de l’impact.

En rappelant que le secteur du bâtiment est extrêmement réglementé, Thierry Laquitaine a mentionné qu’en France, il y a plus de 3000 réglementations. Il a souligné qu’il existe un véritable enjeu d’accès à la ressource et de cohérence des textes, entre les textes qui demandent de produire des indicateurs et d’autres textes qui stipulent que les données des locataires sont privées et confidentielles. Ces sentiments ont été soutenus par Méka Brunel, qui a rappelé au public que nous ne pouvons contrôler que ce que nous pouvons quantifier.

© Yann Levy

Ces débats par la suite ont été relayés sur LinkedIn:

«Dans un contexte financier européen où les banques prêtent de moins en moins, aux entreprises donc de trouver de nouvelles sources de financement.», a relevé Chloé Yoro, responsable ESG chez Sogenial Immobilier. »

«Au-delà de la prise de conscience nécessaire, nous devons nous engager dans une stratégie cohérente et ambitieuse de réduction de l’empreinte carbone de chacun de nos actifs. Cette stratégie est également embrassée par tous nos partneraires, notamment hôteliers!» a commenté Thomas De Clercq, directeur général adjoint de la société d’investissement hôtelier Courbet Heritage. « Nous avons cette vision et déployons une stratégie ESG au niveau de chacun de nos actifs, à la fois dans la phase de repositionnement, puis dans la phase d’exploitation, ainsi qu’au niveau corporate. »

« La conférence a synthétisé les engagements de nombreux acteurs et ainsi clôturer de belle façon l’année 2024 pour préparer 2025 sous les meilleurs auspices. », a résumé Stéphane Carpier de N’CO Conseil.  » Les entreprises leaders demontrent ainsi toute la pertinence d’intégrer notamment les sujets de performance énergétique, bas carbone, résilience au changement climatique et biodiversité dans leur gestión d’actifs pour garantir la valeur de leurs biens à long terme, en assurer le financement auprès des banques mais aussi en recherchant de nouvelles sources d’investissement. »